27 janv. 2018

Les feuillus ont besoin des résineux pour survivre !

Les différentes essences d’arbres concourent à répondre à la fonction économique de la forêt, essentielle pour sa survie.

Vianney de la Brosse
Vianney de la BrosseGestionnaire Forestier
Les feuillus ont besoin des résineux pour survivre !

Pourquoi opposer les essences d’arbres entre elles lorsque l’on sait qu’elles concourent à répondre à la fonction économique de la forêt, essentielle pour sa survie ? Face aux nombreuses questions qui reviennent sur le sujet, EcoTree a décidé de l’éclaircir.

Feuillus vs résineux ?

Comme une particularité bien française, là ou en Allemagne ou en Scandinavie, la question ne se pose même pas, le débat entre résineux et feuillus fait rage depuis des années en France. Réduit à sa simple expression, ce débat oppose des essences autochtones, nobles et essentielles à la biodiversité (les feuillus) à des essences qui seraient indigènes, de qualité moindre, et néfastes pour la faune et la flore (les résineux).

Dans les faits, les trois quarts de la forêt française sont composés de feuillus. Le quart restant est composé de résineux. Si Pin sylvestre et Pin maritime sont d’introduction ancienne, les autres conifères sont le fruit d’investissements récents, soutenus par une politique de mise en valeur des mauvais terrains, notamment durant la période 1950-1980. Au XXème, et notamment après la guerre, les gouvernements ont en effet multiplié les programmes de reboisement incitant financièrement les propriétaires. La reconstruction du pays et l'économie en plein essor étaient friandes de cette matière première. De nombreux propriétaires ont alors choisi de planter des résineux, dont le principal intérêt est de grandir deux fois plus rapidement que les feuillus.

Feuillus et résineux collaborent au bien-être des forêts

Cette décision vieille d’un demi-siècle trouve encore aujourd’hui sa justification dans la stratégie économique de la forêt. Avec environ 30% de la surface forestière française, les résineux offrent un potentiel sur pied en pleine progression. Une récolte annuelle représente les 3/4 du bois exploité ; contrairement aux feuillus qui représentent 70% de la surface forestière nationale et seulement 1/4 du volume bois d’œuvre récolté annuellement. Le constat est sans appel : les feuillus ne répondent pas à la demande actuelle de bois de construction. De fait, la France souffre d’un très grave retard de plantation. Il y a environ 25 millions de plants forestiers en France, contre 300 millions en Allemagne et 900 millions en Pologne. L’essor de la construction bois profite désormais aux produits résineux d’importation, avec le bilan carbone qu’on imagine ! Nos forêts deviennent sous-exploitées et tout l’amont et l’aval forestier accusent conséquemment un véritable défaut de modernisation, au point que le rapport Ballu de 2017 prévient :  les ressources nationales en essences résineuses seront insuffisantes dès 2030. Or, l’avenir de la forêt est intrinsèquement lié à sa dimension économique. Si la filière se laisse dépasser par la balance commerciale extérieure, il n’y aura plus personne pour s’occuper des forêts en France. Les résineux sont donc un véritable moyen de préservation de la forêt française.

Quel est l'impact environnemental des résineux ?

Sur l’impact environnemental des résineux, il convient de tempérer une idée reçue. Il est communément accepté que la biodiversité est généralement plus faible en forêt de conifères que dans les forêts feuillues. Mais pourquoi ne pas voir aussi que les résineux sont la base principale de l’alimentation de la plupart des oiseaux et des écureuils, qui sont au départ de la chaîne alimentaire ? Pourquoi opposer aussi l’essence originelle et celle qui serait artificiellement introduite ? Vu sous l’angle dynamique, le concept d’essence indigène ou autochtone devient très flou. Pin d’Alep, pin à crochets, pin de Salzmann ou if, qui ont probablement subsisté pendant les glaciations dans des niches écologiques étroites et protégées, sont-ils les seuls résineux indigènes en France ? Douglas et Séquoias, encore présents il y a 12 000 ans, sont-ils indigènes ou exotiques ? Quid de l’épicéa réapparu il y a seulement 4000 ans ? En forêt, les rôles respectifs de la dynamique naturelle et des interventions humaines sont toujours difficiles à dissocier. Sait-on aussi que si les forêts françaises contiennent autant de chênes, ce n’est pas seulement le résultat de la nature, mais le résultat du pacage dans les zones de forêts (les cochons domestiques se nourrissant des glands ont grandement contribué à leur essaimage) ? Qui voudrait aujourd’hui couper les vieux pins sylvestres de Sologne ou de Normandie, les cèdres du Ventoux ou du Lubéron pourtant introduits au XVIIIe siècle seulement ?    

Quoiqu’il en soit, il est fermement reconnu que c’est bien la sylviculture plus que l’essence elle-même qui influence fortement la biodiversité. A chacun des acteurs de la forêt de veiller à l’équilibre indispensable pour maintenir la diversité du vivant. Aux sceptiques de comprendre que sans sa fonction économique, la forêt ne peut survivre. Et à nous tous de méditer la célèbre maxime de Chateaubriand, « les forêts précèdent les peuples, les déserts les suivent »

NDLR : Chez EcoTree, aucune plantation ne se fait sans une concertation avec les acteurs de la forêt. EcoTree soumet l’ensemble de sa planification à ces derniers qui la valident en dernier ressort. Dans cette optique, EcoTree fait le choix de favoriser le mélange feuillu/résineux et de mélanger les classes d’âges et adopte ainsi une approche sylvicole dite proche de la nature. A ce jour, aucune de nos plantations n’est en monoculture ; nous favorisons la régénération naturelle, et les rapports des experts forestiers mandatés par nos soins font état d’un satisfecit sans réserve.

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Douglas 18 €
Âge : 25 à 30 ans
Forêt de Montplonne
Meuse, Grand Est

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